8 octobre 1918 à Sonia
Soudain, la tranchée, nous sautons dedans. Le sous-officier est hors de lui. Je me dispute avec lui - pas méchamment car c'est un brave garçon, tout borné et tout désemparé qu'il est. Je lui explique que je ne tirerai pas, même si on on me le commande. On peut me fusiller si on veut. D'autres me soutiennent. Nous parlons haut. Aussitôt, ca commence à siffler autour de nos oreilles. Les Russes nous ont entendus. Ils entendent chaque tintement de pelle. Je m'étais, une fois de plus, déchargé préalablement de mon fusil. C'est ainsi que je vais au travail, sans arme. Je me sens presque libre ainsi ...