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Citation de art-bsurde


De telles visions sont certes poignantes, mais ne sont encore rien comparées aux scènes éprouvantes qui eurent lieu lorsque certains réfugiés subirent la fouille de leurs bagages. Un garçon de douze ans qui fuyait Hambourg fut arrêté à la frontière danoise. Il voyageait seul et portait deux sacs. Quand les douaniers le lui firent ouvrir, ils constatèrent qu'ils contenaient, l'un, le cadavre de son frère de deux ans, tué au cours du raid, et l'autre les cadavres des deux lapins de compagnie du garçon.
S'agissant d'un témoignage de troisième main, sa véracité demeure sujette à caution, mais il est certainement vrai que nombre de réfugiés emportèrent avec eux les corps de leurs êtres chers lorsqu'ils fuirent Hambourg. Friedrich Reck raconte avoir vu une femme lâcher sa valise au moment où elle embarquait à bord d'un train, en Bavière. Le contenu se répandit sur le quai, et, parmi les jouets, une trousse de manucure et des sous-vêtements roussis par le feu, il y avait « le corps rôti d'un enfant, ratatiné comme une momie, que sa mère au cerveau à moitié dérangé transportait avec elle, relique d'un passé qui était encore intact quelques jours plus tôt ».
[…]
Il y en eut beaucoup d'autres qui emportèrent avec eux les cadavres d'enfants morts asphyxiés alors que leur famille tentait de s'échapper. Ce n'est guère surprenant de leur part. Dans leur fuite précipitée, ils n'avaient pas eu le temps de les inhumer, et abandonner les cadavres était impensable. En conséquence, beaucoup de citoyens, d'un bout à l'autre de l'Allemagne, n'entendirent pas seulement parler de ces morts survenues à Hambourg : ils virent les cadavres.
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