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Citation de mh17


mh17
09 décembre 2022
Sans que jamais séchât la rosée aux plaines d'Adashi, sans que jamais s'évanouissent les fumées du mont Toribe, s'il fallait vivre ainsi toujours où serait l'émouvante intimité des choses ? c'est son impermanence qui fait le prix de ce monde. A considérer ce qui vit, il n'est rien qui dure comme l'homme. L'éphémère borne même au soir de son attente, et la cigale d'été ne sait ni le printemps ni l'automne. Ne vécût-on une seule année, si on la vivait à loisir, rien ne vaudrait une telle paix. Mais si le regret ronge un coeur insatisfait, dût-on même vivre mille ans, ils sembleront le songe d'une nuit. En un monde où la vie ne saurait se poursuivre à jamais, à quoi sert de vouloir atteindre la vieillesse difforme ? A longue vie, nombreuses hontes. Il conviendrait de mourir à moins de quarante ans. Passé cet âge, l'esprit n'est plus sensible aux disgrâces de la forme ; on songe à se faire valoir dans le monde ; arrivé au couchant de sa vie, on chérit sa postérité, on voudrait prolonger ses ans jusqu'à voir ses fils prospérer, seules veillent au fond du coeur les convoitises des seuls biens de ce monde, et l'on en vient à ne plus goûter l'émouvante intimité des choses : tout cela est fort pitoyable.
(Les Heures oisives, 7).
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