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Citation de mh17


mh17
18 février 2022
Je me considère comme un disciple de Kazuo Watanabé dans ma vie et dans mon œuvre. J’ai reçu son influence définitive sous deux formes. La première concerne la littérature. Sa traduction japonaise de Rabelais m’a déjà enseigné concrètement ce que Mikhaïl Bakhtine a théorisé dans les formules de « réalisme grotesque » ou du « système des images dans la culture comique populaire ». Importance des principes matériels et corporels ; rapport intime entre les éléments cosmiques, sociaux et corporels ; superposition de la mort avec la passion de la régénération ; éclat de rire qui peut renverser la hiérarchie apparente : ces systèmes d’images m’ont ouvert, à moi qui suis né dans une périphérie nommée Japon et, de plus, dans une région périphérique de ce pays, une voie d’expression vers l’universalité, tout en me permettant de rester enraciné dans cette périphérie. Plus tard, cela, au niveau de l’Asie — non pas l’Asie en tant que nouvelle puissance économique dont on fait grand cas en ce moment, mais l’Asie de l’éternelle misère et de la richesse chaotique, comme ensemble de métaphores encore vivantes et familières —, m’a induit à me rapprocher du poète coréen Kim Chi Ha, et des écrivains chinois Zheng Yi et de Mo Yan. Pour moi, l’universalité de la littérature devient possible par de tels liens concrets. J’ai participé à une grève de la faim pour demander la liberté politique de cet excellent poète coréen. Je m’inquiète maintenant du sort des romanciers chinois d’une grande qualité qui, depuis les événements de Tian’anmen, ont perdu la liberté d’expression.
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