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Citation de AudMgt


Novembre 1961, paraît « dans des conditions de semi-clandestinité pour ne pas être saisi à la sortie du marbre », un livre qui va marquer son temps, tant sur le plan politique que sur celui des idées : Les Damnés de la terre. Son auteur, Frantz Fanon, un psychiatre martiniquais de 36 ans, est condamné par une leucémie. Il décède d’ailleurs quelques jours plus tard, le 6 décembre. Rédigé dans l’urgence, l’ouvrage est néanmoins d’une rigueur rare et écrit dans un style flamboyant. Le Martiniquais se paie même le luxe d’être préfacé par le philosophe du moment : Jean-Paul Sartre. Ce que l’on appelle pudiquement en France « les événements en Algérie » approche de son terme. Ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne depuis un an et demi, Fanon veut s’adresser à ses « frères » : les opprimés – ou « damnés » – de la terre entière. La future ancienne colonie française doit servir d’exemple, tant pour la décolonisation que pour l’abolition de tout système d’oppression. Le temps presse, l’auteur n’en a plus pour longtemps, le système colonial est presque à terre et les dominés ont besoin du testament politique du psychiatre. L’oppresseur, en l’occurrence la France, mesure bien le danger et « le livre est interdit dès sa diffusion, sous le chef d’inculpation d’“atteinte à la sécurité intérieure de l’État”. […] Toutefois, le livre circule et la presse lui donne un large écho », rappelle Alice Cherki, amie proche et biographe du Martiniquais.
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