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Citation de AudMgt


S’il est bel et bien un intellectuel, Frantz Fanon n’est pas de ceux qui apprécient les abstractions. Au ciel des idées, le Martiniquais préfère l’expérience sensible et c’est son expérience personnelle qui va orienter sa pensée. Son vécu, c’est celui d’un Antillais, qui a grandi dans une société dont toute la structure, des bases au sommet, est abîmée par le racisme. Mais c’est aussi celui d’un jeune Noir, parti combattre, plein d’espoir, le nazisme pour rencontrer le racisme dans le camp qui prétendait lutter contre lui. Le futur psychiatre éprouve donc dans sa chair ce que son professeur Aimé Césaire va décrire en 1950 dans son célèbre Discours sur le colonialisme : « J’ai beaucoup parlé d’Hitler. C’est qu’il le mérite : il permet de voir gros et de saisir que la société capitaliste, à son stade actuel, est incapable de fonder le droit des gens, comme elle s’avère impuissante à fonder une morale individuelle. Qu’on le veuille ou non : au bout du cul-de-sac Europe, je veux dire l’Europe d’Adenauer, de Schuman, Bidault et quelques autres, il y a Hitler. Au bout du capitalisme, désireux de survivre, il y a Hitler. Au bout de l’humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler. » Pour le poète, le Führer allemand n’est pas sorti de nulle part. Certes, la France coloniale n’est pas l’Allemagne nazie. Mais il s’agit moins d’une différence de nature que de degré. Hitler est le monstre engendré par l’Europe coloniale, qui justifie son impérialisme par des théories raciales…
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