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Citation de missmolko1


« Copenhague souhaite la bienvenue à Monsieur l’Étudiant », déclare le douanier d'un ton qui se veut ironique.
Il s’éloigne en direction du centre-ville en suivant le petit tombereau. Ses jambes flageolent un peu après la traversée et il lui arrive de vaciller. La circulation en ville est étourdissante. Il y a des charrettes de paysans chargées de produits pour les auberges et les marchés qui foncent dans un raffut de tonnerre, des diligences avec des silhouettes obscures derrières les vitres et leur coché perché sur son siège, des soldats qui marchent en cadence en faisant claquer leurs bottes et en regardant droit devant eux, les yeux vides. Des hommes qui portent sur l’épaule de lourds fardeaux d'oies, de poules ou de lapins de boucherie. Des gars qui agitent les feuilles de leurs chansons à un sou et braillent les vers appris le matin même. Les pavés lissent comme le savon sont recouverts d'une pellicule indéfinissable. Morten trébuche et se cramponne au bas du porteur qui se retourne et le remet sur pied, puis le pousse fermement vers le trottoir. Un attelage de chevaux passe dans un claquement de sabots. Des gents crient après lui, le coché réplique en gueulant et agite son fouet. Morten ne comprend pas ce qu’ils disent, il ne connait que le danois du juge et du pasteur de chez lui, dans l’Akershus, et ce n'est assurément pas la langue que l’on parle ici. Mais il comprend que le porteur l’a empêché d'être fauché par l’attelage. L’inquiétude point quand il se demande combien dé pourboire il va être obligé de donner à cet homme. Il s’aperçoit qu’il vient de mettre les pieds dans le caniveau. Il s’en extrait d’un bond mais note qu’une de ses bottes est déjà trempée par un liquide dont il préfère ignorer la composition. Des femmes se tiennent sur le seuil des portes et des porches, elles exhibent chevilles, bas et sourires qui lui donnent des sueurs froides. Elles le suivent de leurs regards inquisiteurs et ricanent après l’avoir jaugé. Un bouseux.
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