Ne plus retrouver le chemin me mit dans un état d'anxiété inconnu jusque là. Je réalisai que cet état était en fait présent depuis le début de mon périple. Dès mon départ de Whitehorse, même ! Balayant la forêt à la recherche du sentier égaré, je commençai à comprendre qu'il en allait de mon identité: à chaque fois que je m'étais rapproché de mon but, j'avais dû me départir d'un des fils qui me rattachaient au monde humain. A y penser, ma quête pouvait ainsi se résumer en un décorticage méticuleux de mon humanité. Et cela me laissait une sensation de vide que je ne savais pas encore combler.