Trop à l'étroit, il voulait changer d'air.
Franchir le pas, et honorer Schubert.
Alors pour être libre de ses mouvements
Il prit son élan, en quatre temps
Et se retira gracieusement.
Il était une fois, un piano. Une partition.
Et dix-sept heures douze minutes de répétition.
Sur les pages blanches, une plage de musique.
Des notes posées, des notes pressées.
Certaines aux atomes crochus, cela va sans dire
D'autres s'amourachant entre deux soupirs.
Nageant dans les airs, suivi de son auréole
Sol Bémol poursuivit sa valse folle.
Mais jusqu'à quand, cette insolite farandole ?
L'épuisement le fit vaciller, il se heurta au sol.
"Seriez-vous..."
"Des hirondelles", et elles gazouillèrent de plus belle.
"Là d'où je viens, la musique on connaît,
Mes ailes, c'est elle qui me les a données..."
Ce n'était qu'au contact des autres que son existence avait du sens
La clef du succès de cette partition dépendait donc... de sa présence !
"Un son qui gambade ? Je n'ai jamais vu ça.
Mais dis-moi, petit, qu'est-ce qui t'amène là ?"
"L'impromptu." Et il disparut.