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4.33/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Ksenia Potrapeliouk était ingénieure dans le traitement des eaux de Paris. Elle décide d'abandonner ce métier pour devenir écrivaine.

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
L'autre tactique de survie, c'était de tenter de se convaincre que c'était un métier comme un autre. D'abord, le vocabulaire. Les hommes qui défilaient entre ses mains et ses cuisses n'étaient pas des obsédés maniaques : c'étaient des clients, se qui leur conférait presque un côté respectable. Ils ne violaient pas : ils achetaient un service. Elle ne se laissait pas violer : elle offrait un service complet. Elle n'était pas une pute : elle était travailleuse du sexe. Elle avait des horaires, un tarif, un catalogue de prestations. Un job comme un autre. Tous ces éléments de langage avaient pour but d'aseptiser la réalité crue, trop brutale pour être appréhendée sans filtre : que la prostitution est une chose sordide, dégradante, même lorsqu'elle se pratique sur une table de massage désinfectée, sous une guirlande lumineuse et dans des effluves de parfum.
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Quand t'arrives à Limoges par l'A20, tu prends la sortie lac d'Uzurat, et après le cimetière tu prends les boulevards. À un moment t'arrives au stade de Beaublanc : et là c'est la ZUP – mon quartier.
Entre le stade et le centre commercial de Corgnac, on appelle ça la « ZUP du haut », c'est plutôt tranquille. Y a même des petits pavillons avec des nains de jardin, et des résidences privées avec parking fermé et digicode. Mais si tu continues à descendre le boulevard, à partir du collège Maurois c'est la « ZUP du bas ». Depuis quelques années, ça s'est pas mal civilisé, ils ont passé ça au karcher, démoli des immeubles trop déglingués, bâti des aires de jeu, installé une annexe de la Mairie. Tout au fond, presque à la limite du Roussillon, un tout nouveau quartier « à taille humaine » a récemment jailli de terre, avec des petits ensembles de couleurs gaies, un gymnase flambant neuf et un jardin communautaire. Les petits vieux peuvent promener leur chien tranquille au parc du Mas Jambost.
Mais à l'époque de l'histoire que je vais raconter, c'était tout pété. Entre le terminus du 8 et celui du 6, c'était carrément la zone. Tu pouvais pas te poser. C'était Dakar. C'était Abidjan. C'était Bamako. C'était Alger. C'était Istanbul. C'étaient les Balkans. C'étaient les cas soc blancs. C'était Bagdad.
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Manon et Steph sont désormais front contre front. Il voit nettement son mascara qui a coulé, les traînées que les larmes ont laissées dans son fond de teint. Et voilà, c'est toujours pareil avec les meufs. Que des emmerdes. Au final, on passe plus de temps à les consoler qu'à les baiser. Il est fatigué d'avance par toutes les excuses qu'il va falloir sortir.
Le premier coup est un crochet du droit.
Manon a l'impression de voir son poing s'abattre au ralenti ; c'est très beau, comme au cinéma. Il atterrit exactement sur la mâchoire de Steph avec un craquement sinistre. Steph effectue un tour complet sur lui-même et termine un genou à terre, le visage pile au niveau de l'entrejambe de Manon. Elle en profite pour lui coller un coup de genou en pleine face.
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Quel choix ? Quand les vitrines étalent partout un luxe indécent... Quand la société de consommation envahit tous les recoins de la vie ; lubrique, obscène, omnipotente. Quand tu n'existes qu'à travers ce que tu possèdes. Quand, depuis l'enfance, on t'a appris à considérer ton corps comme un objet décoratif, qui s'offre, qui se laisse faire. On se coule dans un moule où l'on n'existe que par et pour le regard des hommes... Et même si au début on a l'illusion de garder un esprit critique, en réalité on est juste accro a l'approbation et à l'argent qui, à défaut d'être facile, a le mérite d'être rapide.
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Si les hommes avaient besoin de s'approprier le corps d'une femme pour être rassurés dans leur masculinité, c'est que leur définition de la masculinité n'était pas bonne ; elle était aliénante et criminelle. Mais cet état de choses lui paraissait trop enraciné, trop universel et immuable pour pouvoir être réformée. En réalité, ce n'était pas une réforme qu'il fallait - c'était une révolution.
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Cela aussi faisait partie du numéro : il fallait avoir l'air heureuse d'être là, les clients n'aimaient pas que les prostituées aient l'air tristes ou contraintes. Ça les aurait confrontés trop violemment au fait qu'ils profitaient de la misère humaine, qu'ils exploitaient la vulnérabilité d'une femme en lui infligeant un traitement dégradant.
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Malgré la propagande fallacieuse du féminisme libéral, peu de personnes pensent sincèrement que montrer son corps et voir des bites toute la journée est un projet valide. Jamais, à personne, la prostitution n'a offert une vie digne.
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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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