Elle pouvait tailler la pierre, créer des ronds de bosse, polir sans relâche… La tyrannie de la matière ne lui permettait aucune indulgence… Le matériau savait, il dictait sa loi. La passionnée sculptrice se soumettait à ces aspérités contingentes, elle se faisait l’esclave de cet art ingrat…. La fluidité du chant lui semblait plus aérienne, plus inspirée.
Le métissage était pour elle l’absence… Le vide vertigineux de l’inconcevable… Elle exécrait l’association des quidams qui mêlaient cuisine fusion et Eurasie… C’était à la mode d’être métisse, mais inconnu d’être eurasien… Les médias parlaient des mélanges, ce qui revenait à n’en parler d’aucuns…
Quynh rêvait de sociétés néo-matriarcales dans lesquelles hommes et femmes seraient des féministes et des humanistes convaincus… La sculptrice ne croyait pas au règne d’un sexe sur l’autre, d’une génération sur l’autre, d’une race sur l’autre… Son credo était la différence sans hiérarchie.
Ils étaient le rouge et le noir, l’aube et le crépuscule du désir, un Ying et un yang débridés, lancés au galop dans l’étendue des affres brûlantes de la nuit." Les deux forment un couple hors-norme fait de peur de l’engagement, de fascination, d’attirance mais aussi de ratages.
Elle avait pris sa décision à contrecœur… Un matin, en se levant… Il fallait que cela cesse… que chacun reprenne le cours de sa vie. Elle ne pouvait plus osciller entre ces hommes comme tanguerait un navire fou sur les eaux.
Elle aimait sans doute ces hommes non pas pour l’amour qu’ils auraient pu lui porter, mais pour l’amour qu’elle le leur portait… Amoureuse de l’amour, elle recherchait ses passions déchirantes, ces impossibles sentiments.
Quynh vivait la vie comme un roman dans lequel tout était possible… Elle était la narratrice de son avenir et elle fluctuait au grès des événements tel un roseau qui fléchit, mais ne se rompt pas.
Pris dans le trébuchement vertigineux de sa chute, il plongeait dans l’orgasme… Il embrassait la plénitude de l’extase… Il bandait de joie… Son érection ruisselait de bonheur.
"Il y avait une tradition de la passion comme il y avait une tradition de la famille… L’amour était peut-être la possibilité de repenser les règles de la passion.
"La femme n’est victime d’aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux.