extrait et hommage à Elisabeth Baysset (1957 -2012) :
"Beauté en toile,
lumière courbée.
Point d'oubli pour la rose.
Dansent toujours
au grès de la brise,
les pétales des roses,
embaumant les jardins.
La ville,
tel un marché ouvert
et odorant
berce les narines
de leurs douceurs.
Les gorges se ploient devant la toile.
Goût d'orange en bouche.
Frisson de peau,
on dirait que le vent souffle,
mettant en relief les haies de tamaris
aux fleurs cousines des roses.
La toile nous emporte,
au loin
dans son Paradis.
L'oeil, complice,
se perd joyeusement.
Réveil de l'être,
les profondeurs endormies
en geysers, soudain indomptables.
Levêche
lape les visages en approche.
Gorges soudain enserrées.
Le regard se voile...
Toile impétueuse,
Reine carnassière
et vibrante.
Chef-d'œuvre à la vue,
creusé pour un temps infini,
un espace sans frontière... "
Le sentiment se jette au fil,
les grilles en mouvance,
trompent la faim d’un voyage.
Je jongle avec les ombres,
les doigts en monde parallèle,
creusés de vie et d’absence.
Rue piétonne,
Une foule.
Une locomotive à l’arrêt ?
Une odeur fumante qui coule
À mes narines, si près.
« Marrons chauds, trois euros !! »
Crie, inlassable, le cheminot.
Une porte s’ouvre.
Des odeurs de cuisine se libèrent.
Éphémères.
Un homme sort, furtif.
Le couvercle de la poubelle claque.
Odeurs de bric-à-brac.
Puis, le silence de la nuit.
Frôlements et bruits.
La ruelle sombre attire…
Au matin, le silence.
Les rayons du soleil le réveillent.
Un seul corps a tracé ses sillons.
Le lit en déséquilibre
a peur du vide.
17
Le coq chante,
jusqu’au feu rouge de sa crête.
Le clocher carillonne.
Les pigeons trop sourds, restent.
Au loin...
éveillant les dormeurs
dans leur paresse.
Sursauts !
Le silence,
crevé comme un ballon,
l’oxygène se libère...
Un souffle, enfin.
Sursaut.
Les paupières closes s’ouvrent...
"
Chut....
Le lit dort
dans le flou de la nuit.
Sur le drap,
les étoiles dansent.
La lune fait sa révérence au lit. "
L.G.
Au creux du silence,
Le murmure de mes lèvres.
Des mots s’évadent comme une présence.
Dialogue de fou ? Ai-je la fièvre ?
L.G.