Lars Norén

GEORG. Tu ne crois pas qu'il serait temps d'ouvrir les yeux ?
DAVID. Donne-la moi ou je te tue !
GEORG. Qui ne fait rien, n'a rien.. D'accord ? Celui
qui ne branle rien n'a pas à se la ramener en s'imaginant qu'il peut se servir quand ça lui plaît et rester à bouffer toute la nuit - non , mais qu'est-ce que tu crois, qu'est-ce que c'est que ces façons ? Pour qui tu te prends ?
DAVID. Ça ne te regarde pas pour qui je me prends.
GEORG. Mais frappe-moi donc, je t'en prie... allez, tue-
moi... J'attends... Vas-y! Alors vas-y!
DAVID. II n'est pas à toi ce café.
GEORG. Pas à moi ? Jai trimé pour payer chaque
putain de goutte que tu bois dans cette maison,
pendant que toi, tu passes la moitié de ta journée à
lire sur ton lit.. Mais maintenant, c'est fini, tu m'en-
tends ? - Tu vas te mettre à bosser, que ça te plaise
ou non. Maintenant c'est fini !
DAVID. Vraiment ?
GEORG. Oui, on en a marre - et maman aussi. Tu ne
me crois pas ?
DAVID. Je crois que tu le crois, oui.
GEORG. Tu peux toujours siffler. Il pose la tasse. On
verra bien qui sifflera le dernier. On verra bien qui
elle choisit entre toi et moi.
DAVID. Mais enfin, je vous donne quand même un
coup de main... je fais, je fais, je fais... je fais..