Il s'imprègne de cette fraîcheur, des odeurs matinales de mer et de terre humide. Il ne se lassera jamais de cette vue plongeante sur la mer : les roches étagées de la crique, la mosaïque de galets, et l'eau, agitée, changeante, ce matin d'un sombre bleu d'encre, sous le ciel qui s'éclaircit à l'horizon. Il attend un instant avant d'ouvrir la porte de l'atelier, les yeux baissés sur la plage, submergé par un bonheur déconcertant ; et il le savoure, l'absorbe, parce qu'il est assez vieux maintenant pour prendre le bonheur tel qu'il est : bref et volatil, non un état vers lequel tendre, qu'il faut rechercher pour s'y installer, mais qu'il faut saisir au vol et retenir le plus longtemps possible.