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Citation de paraty62


— Isabelle… qui l’eût cru ? Ça fait au moins…
— Cinq ans, ma chère. Elle en avait seize ou dix-sept quand elle est partie. Franchement, je ne sais pas comment elle va trouver du travail. Après cette histoire, le chagrin qu’elle a causé au pauvre père Rougier, et puis l’affaire de la médaille…
— Mais j’avais cru comprendre qu’elle n’était pas coupable ?
— Bah, les gens parlent à tort et à travers et ne savent pas ce qu’ils disent ! Une vaurienne qui quitte la maison de son protecteur pour suivre un jeune homme est tout à fait capable de voler une médaille, et même deux. » Mme Bonnard rassembla ses jupons pour gravir la côte, et poursuivit : « Crois-moi, personne ne voudra l’employer comme lavandière, et encore moins comme servante. Une grue pareille… et si elle essayait de séduire mon Jérôme ?
— Il est bien trop jeune, voyons !
— Elle aussi, elle était jeune quand elle a jeté son dévolu sur M. de Latour. Comment ose-t-elle revenir à Beaufort ? Vraiment, je ne comprends pas ce que… »
Elle ne termina pas sa phrase : brusquement, la porte d’une maison s’ouvrit devant elles, et une silhouette mince et souple apparut sur le seuil, vêtue de noir. Les deux amies s’arrêtèrent et reculèrent instinctivement.
C’était une jeune femme, mais on aurait dit un fantôme. Sa tenue sévère, que complétaient un chapeau et un voile couvrant la partie supérieure de son visage, la faisait paraître plus âgée qu’elle ne l’était réellement, à moins que cette impression ne fût causée par son extrême pâleur.
« Isa… Isabelle ? » balbutia Mme Lavoine.
La jeune femme leur sourit poliment.
« Madame Lavoine, madame Bonnard. Je suis ravie de vous revoir. »
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