Ceux qui avaient déjà choisi comme refuge l’enceinte de leur maison se sont retrouvés à assister à la célébration planétaire de leur credo. Le récit d’un danger qui plane au-dehors – alors qu’entre les quatre murs, « entre nous », on est en sécurité – a recueilli de nouveaux auditeurs. La claustrophilie est liée au plus-maternel : dans les deux cas, la maison est plus aimée que le social, le fermé plus que l’ouvert, le dedans plus que le dehors, les murs protecteurs plutôt que la curiosité à l’égard de ce qui est nouveau et différent. Plus-maternel et claustrophilie ont dicté l’agenda du monde pandémique. Alors que je m’apprêtais justement à écrire ce livre sur les effets mortels du plus-maternel par rapport à la polis, mettant en lumière sa menace sur l’humanisation future, on décrète la fermeture de la ville comme principale défense salvatrice ! Par plus-maternel, il faut entendre la forme sous laquelle une relation symbiotique, fusionnelle, se substitue à la fonction symbolique du soin : le cocooning sans fin et le contrôle féroce – les deux vont ensemble – à la place de la promotion de l’indépendance des enfants.
Les us et coutumes d’une société sont tout aussi lisibles que peuvent l’être les symptômes d’un sujet : ils expriment le niveau d’humanité atteint et ses possibilités de transformation, qu’il s’agisse de l’individu ou du collectif.