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Citation de Tempsdelecture


Cela aurait pu être juste un fait divers de plus, mais dans les médias russes et sur les plateaux de télévision, des proches de la famille Khatchatourian avaient commencé à témoigner. Les écouter, c’était se retrouver pour quelques fractions de seconde dans le huis clos d’un petit appartement du quartier résidentiel de Bibirevo, à quelques pas de la station de métro Altoufievo, dans le district nord-est de la capitale moscovite. C’était pousser la lourde porte en métal bleue du bâtiment, monter les quelques marches du hall d’entrée, tourner à droite, appeler l’ascenseur, grimper les dix étages, traverser le corridor, entrer chez les Khatchatourian, se retrouver nez à nez avec les icônes et les chapelets pendus au-dessus du buffet, et assister sans voix à ce qui jamais ne devrait ni se dire ni se produire entre un père et ses filles.

Des photos d’elles avaient été partagées encore et encore, dans les médias, sur les réseaux sociaux. Des voix s’étaient élevées, et leur histoire était devenue un symbole de l’indifférence des autorités et de nombreux citoyens face aux violences domestiques. Un an plus tôt, elles avaient été largement dépénalisées dans le pays. Les peines encourues étaient déjà minimes, mais il n’arrivait désormais plus rien à un mari violent. Les actes qui entraînaient auparavant une condamnation pour coups et blessures n’étaient plus passibles que d’une simple amende, placés au même niveau qu’un excès de vitesse. Une limite avait quand même été mise aux cas de récidive et de blessures graves, mais pour que récidive il y ait, encore fallait-il un dépôt de plainte.
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