Car, au fond, qui est vraiment Donald Trump ? Un diable, comme le clame le camp Clinton, le peignant tel un Dark Vador en guerre contre Hillary (qui aurait dans ce scénario le rôle de la princesse Leia sauvant le royaume d'Amérique malgré ses propres défauts) ? Ou un sauveur, seul capable d'abattre un système politique corrompu et paralysé comme l'espèrent ses fans ? Un «imposteur» à l'ego surdimensionné, prêt à chevaucher n'importe quelle vague populiste comme l'assène l'ancien maire de New York Michael Bloomberg ? Ou un homme d'affaires patriote sans peur et sans complexes, qui veut simplement aller à contre-courant du modèle de globalisation, de frontières ouvertes et d'immigration massive défendu par les élites occidentales depuis trois décennies, comme il le revendique ? Trump est-il un horrible raciste et machiste, qui hait les musulmans, les femmes, les Noirs et les Latinos, comme le répète inlassablement Hillary ? Ou un New-Yorkais venu du quartier de Queens qui ne fait pas de distinction entre les races et les sexes, comme l'affirment ses enfants, et se soucie comme d'une guigne des codes du politiquement correct, entendant seulement défendre le respect des frontières et des lois, à coups d'insultes si nécessaire ? Avons-nous affaire à un Reagan, en bien moins poli, qui «va rendre sa grandeur au pays», comme il le promet ? Ou à un «Hitler» qui va mettre en péril cette fameuse démocratie américaine admirée et disséquée par Alexis de Tocqueville, comme le redoute une grande partie de l'élite démocrate (et une partie non négligeable de l'élite républicaine)