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Citation de Charybde2


« Nous y serons en cinq minutes », dit le propriétaire en désignant la sente qui s’enfonce dans le bois, sur le côté du lodge. La forêt bourdonne. Le martèlement d’un pic-vert répond aux salutations d’un coucou. J’écrase un moustique dans mon cou.
La clairière a été dégagée sur la surface d’un terrain de basket. Des souches demeurent en lisière. Au milieu, se dresse l’Arbre. Deux bons mètres de circonférence et d’épaisses ramifications quasi-horizontales soutiennent notre ciel promis : la cabane familiale. Une échelle en descend depuis le côté d’une plateforme. Si j’étais seul, je crois bien que je serais ravi. Sarah s’approche. Lorsque nous nous sommes rencontrés, l’existence d’une biologie au-delà du périphérique parisien lui semblait moins plausible que sur une exoplanète. Maintenant, elle apprécie la maison de campagne de mes parents quand ils n’y sont pas.
« Oh, un chêne, c’est merveilleux », se pâme-t-elle, mains jointes.
– Pédonculé, s’exclame le propriétaire, et Sarah le regarde avec un air mi-inquiet, mi-scandalisé.
– C’est l’espèce, dis-je. Chêne pédonculé.
– Je sais, prétend Sarah. C’est du solide. »
Elle frappe l’écorce du plat de la main. Je rigolerais que le tronc s’écroule en un craquement glaçant, mais c’est vraiment du solide. (Fabien Maréchal, « La gueule du loup »)
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