SONNET XIX.
Sur les Eléments
FRÈRES, de qui toujours la parfaite Harmonie
Règne, sans s’altérer, dans vos vieux Différens ;
Grands corps, de Siècle en Siècle, affermis en vos
Rangs,
Dont tous les autres corps sentent la Tyrannie ;
Elémens séparés, dont la force est unie,
Fixes, mouvans, légers, pesans, actifs, souffrans,
Chauds, froids, humides, secs, obscurs et transpa-
rens,
Qui marquez du grand Dieu la sagesse infinie ;
Pères et Destructeurs de tant d’Etres divers
Qui, naissant et mourant, dans ce vaste Univers,
Eprouvent de vos Loix la fatale puissance ;
Heureux qui ne craint plus l’atteinte de vos coups,
Et qui, sur tous les cieux, loin de votre Inconstance,
Peut vivre, respirer, et se mouvoir sans vous !
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