Cycle de lectures pédagogiques du rapport 2021-2022 du GIEC
Conférence du 1er juin 2023 : Les valeurs et modèles implicites dans les rapports du GIEC (2)
Présentation de l'événement par Marc Fontecave, chaire Chimie des processus biologiques, associé à l'initiative Avenir Commun Durable.
Conférencier : Laurent Fonbaustier, professeur de droit public à Paris-Saclay
Les deux conférences prendront appui sur les rapports du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), en particulier les volets pertinents du dernier rapport, pour tenter d'identifier et discuter d'éventuelles valeurs, préférences et modèles implicites ou sous-jacents présidant au passage des diagnostics aux préconisations suggérées par le GIEC.
La conférence est suivie d'un propos des professeurs Laurence Boisson de Chazournes, chaire Avenir Commun Durable et Dario Mantovani, chaire Droit, culture et société de la Rome antique.
Retrouvez le programme des conférences 2022-2023 :
https://www.college-de-france.fr/agenda/grand-evenement/lire-les-rapports-du-giec-pour-comprendre-le-monde-qui-annonce-une-introduction-aux-enjeux-societaux-0
En savoir plus sur l'initiative « Avenir Commun Durable » :
https://www.college-de-france.fr/avenir-commun-durable
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Qu’il s’agisse notamment de l’accélération du réchauffement climatique ou de l’effondrement en cours de la biodiversité, un plan B existe peut-être encore en effet, une planète B certainement pas.
L’essentiel est de comprendre que la préservation des éléments vitaux du monde est une exigence incommensurable. Sa tiède mise en balance avec les droits et libertés classiques (propriété, libre entreprise, aller et venir, etc.) n’est plus appropriée car l’environnement est situé sur un plan différent : il est en effet la condition même de possibilité de tous nos droits en tant qu’il conditionne la vie, sans laquelle le droit lui-même deviendrait impensable. En réalité, un environnement équilibré, sain et protégé est la première et ultime garantie de nos libertés.
Nos relations avec les questions environnementales, assez semblables aux Caractères de La Bruyère, sont multiples et contrastées, occupant toute une palette aux cinquante nuances de vert.
On se présente (…) en dominateur de la nature alors qu’il nous est démontré tous les jours que nous en dépendons.
Il faut accepter le principe et le risque d’une « délibération environnementale » dynamique et infinie, gage et condition de notre liberté, facteur indispensable de l’acceptabilité des solutions.
Et l’on comprend pourquoi le « développement durable » n’est aujourd’hui, dans le meilleur des cas, qu’une fable devenue en réalité oxymore.
L'être diminué plutôt que l’Homme augmenté, réduit pour le meilleur plutôt qu'arrogant pour le pire.
Il est plus que probable qu’une part des problèmes que nous rencontrons aujourd’hui ait pour origine l’inflation immaîtrisée de certaines représentations occidentales de l’environnement. Elles se caractérisent, pour simplifier, par une séparation radicale entre l’homme et la nature et favorisent sans doute, à travers une conception particulière de la place de l’être humain (plus exactement certains d’entre eux…) dans le monde, un esprit de domination qui tend d’ailleurs ses effets bien au-delà de l’objet premier.
Le XXIème siècle sera écologique ou nous ne serons plus.
Car il est curieux de constater que les besoins les plus élémentaires d’une part de l’humanité ne sont toujours pas assouvis ou menacent de ne plus l’être tandis que sont par ailleurs comblés pour d’autres mille caprices, dont on peut raisonnablement penser l’accumulation et la satisfaction comme néfastes.