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La principale caractéristique des noms arméniens est leur suffixe en -ian, marquant la filiation ou l'appartenance à une famille et ajoutée derrière tous les types de surnoms : les prénoms, les métiers, les indications de lieux d'origine, aussi bien que les caractéristiques physiques ou morales.
Le suffixe -ian était même ajouté derrière les noms d'origine étrangère. À l'inverse autrefois, les Arméniens qui partaient à l'étranger supprimaient souvent leur suffixe pour en prendre un autre plus caractéristique du pays d'adoption (-oglu en Turquie, -ov en Russie...). Signalons qu'à chaque génération, l'aîné d'une même famille portait en général le même prénom et que les enfants d'une même fratrie avaient des prénoms commençant par la même initiale. Enfin, les prénoms arméniens étaient souvent très typiques, évoquant d'anciens rois ou d'anciens princes locaux ainsi que des fêtes religieuses de l'Eglise arménienne.
La population arménienne mondiale est évaluée à 6,5 millions de personnes dont 1,5 million en diaspora, surtout aux États-Unis et en France. La France compte la plus importante communauté arménienne d'Europe, avec 350 000 Arméniens. Avant 1914, la France comptait seulement 4 000 Arméniens. L'exode massif des Arméniens fait suite au génocide commis contre eux à partir de 1915 par l'Empire ottoman. Les flux migratoires vers la France continuent avec la soviétisation de la République d'Arménie (1920-1921) puis la non-ratification du traité de Sèvres, revu par le traité de Lausanne (1923), qui reconnaît la légitimité du régime d*Ankara et définit les frontières de la Turquie moderne. Les territoires arméniens en Turquie n'obtiennent pas leur autonomie. Entre 1925 et 1938, 63 000 Arméniens trouvent refuge en France. Après la Seconde Guerre mondiale. Staline autorise le rapatriement des Arméniens pour appuyer ses revendications territoriales face à la Turquie : 7 000 Arméniens quittent la France en 1946-1947. Depuis 50 ans, d'autres communautés arméniennes sont venues : Arméniens de Palestine et d'Europe de l'Est dès la fin des années 1940, Arméniens du Liban en guerre à partir de 1975, de l'Iran ou de la Turquie lors du coup d'état militaire de 1981.