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Citation de SZRAMOWO


Au fur et à mesure que les Allemands envahissaient la France, on obligeait les civils à remettre les pendules à l’heure. En effet, les vaincus avaient paradoxalement 60 minutes d’avance sur les vainqueurs. On ne put rien faire sur les cadrans solaires, mais pour le reste:
Sedan rectifia toutes ses horloges le 14 mai.
Amiens le 21 mai.
Lille le 31 mai.
Rouen le 9 juin.
Reims le 11 juin.
Besançon le 16 juin.
Caen le 18 juin.
Nancy et Vichy le 19 juin.
Strasbourg, Brest et Tours le lendemain.
Lyon le 21 juin.
La Roche-sur-Yon le 22 juin.
La Rochelle le 23 juin.
Angoulême le 24 juin.
J’ignore pourquoi cela prit tant de temps. Brasillach note dans son journal que la première chose que les Allemands demandaient dans les camps de prisonniers, jusque dans l’administration française, c’était pourtant d’opérer ce changement. Il note aussi qu’entre la zone libre et la zone occupée, on n’y comprit bientôt plus rien. Mais c’était mieux que les trous noirs, mieux que les drogues; mieux que l’anamnèse, que cent carnets, que les phrases de Proust, qu’une machine à remonter le temps: c’était la guerre.
C’était un voyage dans le temps, parce qu’on se rappelait soudain que la comptabilité du temps était une affaire humaine – et qu’elle était donc très modifiable. Et qu’elle était absurde.
À la gare de Moulins, on informait les passagers que le train de nuit Paris-Lyon – via Vichy – arrivait à 2h05, pour repartir à 1h50.
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