Laurette Laurin

Un premier roman intrigant qui se lit d'une traite, malgré quelques réserves dans les premiers chapitres.
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Laurette Laurin emmène ses lecteurs dans une histoire d'adultère.

Une histoire si banale et si répandue qu'on pourrait croire le sujet épuisé, mais non, force est de constater que celui-ci continue à séduire par le côté croustillant de cette danse de deux êtres.

Dans ce 4e roman, madame Laurin nous raconte de façon vraiment attachante son enfance particulière. Je dis particulière parce que ma lecture m’a captivée mais en même temps, tous les baby-boomers du Québec vont reconnaitre un peu (ou beaucoup) de leur enfance dans cette superbe histoire.



Née à Charlemagne, elle est l’ainée de 5 enfants qui aide du mieux qu’elle peut, ses parents qui n’ont rien à faire des conventions et des « qu’en-dira-t-on » au village quand ils reprennent le restaurant et le bar du grand-père paternel dans le but de sortir une miette de la pauvreté si profondément installée. Tout ça en gardant toujours en tête et dans le cœur d’aider les plus pauvres, les moins choyés de la vie. Une belle famille remplie de valeur des plus chrétiennes, aurait dit ma grand-mère.



On la suit, dans sa petite enfance où son plus grand désir est d’être parfaite aux yeux du Seigneur, comme il était si important de l’être dans ce temps-là. Puis, de 11 ans quand elle commence déjà à travailler au casse-croute jusqu’à ce qu’elle réussisse ses études de droits pour devenir avocate comme son père l’espérait pour elle, parce qu’au travers de tout ça elle est toujours restée un première de classe!



Elle nous raconte, son histoire personnelle mais on y lit aussi, une belle page d’histoire de notre passé. Son écriture franche et fluide m’a porté facilement dans l’enfance de mes parents.



Tout au long du roman, elle raconte la vie au bar de son père où se succèdent les chanteurs disco, les spectacles de magie, les fakirs qui marchent sur la vitre, puis le changement pour le monde du western qui fait revivre la place. Parallèlement, elle nous fait aussi revivre le quotidien de ces années de révolution politique, religieuse, et vestimentaire. Tout y est pour reculer dans le temps et voir jusqu’au stucco sur les plafonds des sous-sol de bungalow des années 70, pour avoir en bouche le gout des boulettes Cordon Bleu et pour ressentir l’odeur de la cigarette et du pot qui étaient dans ces années-là aussi communs que les bonjours!



Ce bar Canot Western qui a vu passer : Nanette Workman, Marcel Martel, la famille Daraiche, Roger Miron, Marie Lord, Renée Martel et même la petit Céline Dion est ici le nœud central de cette histoire mais j’y vois aussi un magnifique hommage à Marc et Lise Laurin, les parents de Laurette qui à mes yeux de lectrice ont été des gens incroyablement forts et généreux!

Avocate à la retraite et écrivaine à la plume savoureuse, Laurette Laurin porte un regard candide et émouvant sur les coulisses du bar western légendaire tenu pendant quatre décennies par sa famille dans son nouveau roman, Canot western. Plusieurs vedettes se sont produites sur la scène du Canot western du Bar de l’Ô de Charlemagne – même la jeune Céline Dion !
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