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Citation de malaurie


Je rêvais et ne parlais jamais de mes rêves. Dans ma famille, j’étais la plus obstinée, la plus silencieuse, aussi m’accusait-on de n’aimer rien, ni personne. J’aimais pourtant mes parents, l’arbre que je voyais de ma fenêtre, le bruit de la pluie et d’autres choses encore que je ne connaissais pas. J’étais une étrange et douce petite fille. »

« Quand je connus cette parente de mon père, elle était déjà vieille, toussait beaucoup et promenait avec elle un narghileh fleuri dont elle tirait d’immenses bouffées entre des phrases savoureuses empruntées au parler du peuple. Ses cheveux, dans leur jeunesse d’un beau roux, passaient alors, suivant ses caprices, du noir au jaune, ou en cas de deuil à un blanc sale et sorcier. Sa peau ridée, couleur brique, faisait paraître infiniment drôles et perdus ses yeux d’un bleu tendre et gris, des yeux de jeunesse allemande. Son nez parfaitement aquilin, pareil à celui de mon père, achevait le contraste, lui donnant l’air d’un oiseau de proie malade, et par moments, celui d’une grande-duchesse russe.
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