Je marche, je cours presque, j’élance mes longues jambes, passant outre les quelques commentaires que je reçois. Allez tous crever. Parce que c’est ça, être une femme. L’impuissance. Je la déteste, et je me hais. Si je pouvais leur faire bouffer le sol, je le ferais. Mais ce sont des lâches, ces pourritures de la société, ils sont toujours en groupe. J’aimerais leur dire, mais je suis faible, je ne peux prendre le risque qu’ils s’en prennent à moi. Alors je ne dis rien, je slalome entre la drague et le harcèlement de rue, la tête baissée, la fierté détruite.