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Citation de Bobby_The_Rasta_Lama


L'année suivante, en 1642, m'est parvenue l'invitation à diriger le collège de Harvard. C'était séduisant, tout était à faire et on me proposait des moyens, importants, mais moi, habité par l'espoir du retour, je ne pouvais accepter de ne jamais revoir ma terre natale. Assorti de mon refus, j'ai envoyé mes conseils et mes ouvrages à ce tout nouveau collège.
Cette invitation d'outre-Atlantique était arrivée pratiquement en même temps que celle du cardinal Richelieu. Un cardinal qui sollicite un pasteur pour fonder un système scolaire en France, c'était inouï. Tout cardinal qu'il fût, Richelieu était d'abord un homme d'Etat soucieux des prérogatives de celui-ci. Il craignait que les différents ordres religieux prennent trop de pouvoir. Lors de notre échange épistolaire, je me sentais étrangement proche de cet homme. On s'accordait sur le fait que l'éducation devait être une affaire d'Etat, on partageait la méfiance envers la maison d'Espagne, envers la famille Habsbourg. Je savais que pendant la guerre de Trente Ans, il avait fait alliance avec les protestants suédois. Il avait longuement préparé la paix signée en Westphalie, en grande partie lors de négociations quasi secrètes avec Grotius, un bon calviniste d'Amsterdam. Et lui, l'homme rouge, les pourchassait dans son propre pays ! La politique est ainsi... Finalement, c'est mon ami fidèle Joachim Hübner qui est parti à Paris à ma place. Hélas, Richelieu mourut à la fin de cette année-là et avec lui le projet de refondation du système scolaire français.
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