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Citation de Charybde2


Les ordres ne venaient pas.
Le Protecteur se réveillait chaque matin à la même heure et restait étendu, le dos collé à sa couche par la sueur. Ses paupières tremblaient, papillonnaient. En faisant le point sur ses iris on devinait l’agitation des humeurs vitreuses de l’œil. Puis les pupilles, d’eau trouble, tentaient de se fixer sur quelque chose de dur, de sec, de moins terrifiant.
Une éternelle répétition, quatre minutes et vingt-sept secondes avant de se lever, puis les exercices respiratoires. Yeux fermés, coudes alignés aux épaules, paumes à hauteur de poitrine parallèles au sol en terre battue, le souffle expulsé des poumons à mesure que ses mains descendaient vers sa taille, il repoussait l’air trop épais, qui lui résistait. Il tournait ensuite les paumes vers le plafond cloqué d’humidité et les remontait vers son torse qui se gonflait d’air à nouveau. Encore et encore, jusqu’à ce que la peur soit expirée.
Le Protecteur comparait ses angoisses matinales à une noyade, nager à bout de forces avec la certitude de sombrer bientôt. Rien de bien original.
Le Cercle avait pensé qu’il s’accoutumerait à la situation, qu’il finirait par sortir de sa routine. Qu’il ferait quelque chose de révélateur, d’intéressant. Ça avait fait rire Big Django, qui avait dit quelque chose du genre « en somme vous voulez que son habitude change ses habitudes ? » Il était devenu rouge de rigolade, des postillons en rafales à travers les écarts de ses chicots. Le Contrôleur, derrière son bureau tapissé de papier peint orange, l’avait regardé comme si c’était un putain de dégénéré, comme s’il était responsable du Troisième Bombardement, ou un truc comme ça. (« Enfer périphérique n°21 »)
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