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Citation de wowie


Le ciel de Paris pâlissait lentement.
Elle agonisait dans la pièce voisine. Personne ne connaîtrait jamais rien de ses actes. Pas de discours. […] La mémoire de Larpent supporterait le poids de ses crimes. Celle de l’élégant mannequin de la place Vendôme serait sauvegardée. On pleurerait la splendide créature dont un criminel international avait, dans le décor doré d’une chambre de palace, percé de projectiles le corps adorable. Mais on ne dirait pas ce que je savais, qu’elle avait protégé de ce corps adorable, parfumé, chaud et tendre, celui d’un détective besogneux, toujours fauché et sentant la pipe. Mais peut-être étais-je comme elle, moi aussi. Je m’imaginais. Je me sentais fatigué, brisé. Elle agonisait dans la pièce voisine…
Quelqu’un me toucha l’épaule. Je me retournai sur l’infirmière. Je ne dis rien. La femme en blanc ne me dit rien non plus. Elle avait des yeux. Il suffisait. Je me détournai, avançai sur le balcon et regardai poindre l’aube dans le ciel de Paris.
Le soleil naissait derrière le Louvre.

Léo Malet : Le soleil naît derrière le Louvre (1954), in : Les enquêtes de Nestor Burma et Les nouveaux mystères de Paris, volume I.
Collection Bouquins © 1989 Robert Laffont, page 525.
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