Si le capitalisme connaît une grave crise économique et écologique, politiquement, il n’est pas véritablement menacé, même lorsque certains régimes sont instables. Quelles que soient les innovations politiques et organisationnelles des mouvements sociaux, le système capitaliste va continuer de structurer leur environnement. À quoi, dans un tel cadre, devrait donc ressembler une stratégie anticapitaliste ? Est-ce possible de trouver une voie vers le socialisme grâce à une combinaison de réformes structurelles et de renforcement des organisations de masse ? Ne faut-il pas se doter d’une stratégie rassembleuse, qui évite la sociale-démocratisation, en cherchant à « casser » l’organisme principal de la domination bourgeoise, l’État, « rouage de notre exploitation » ? La classe ouvrière et les mouvements sociaux émancipateurs ne doivent-ils pas imposer leur « suprématie politique » pour transformer la société ?
Même si, en réaction aux attaques des classes dominantes et des gouvernements, le rythme des luttes connaît une croissance, on ne voit pas encore de dynamique politique suffisamment forte pour inverser les décennies de contre-réformes libérales et créer les bases d’une contre-offensive générale au profit des exploitées et des opprimées
Le projet réaliste de refaire le monde n’est pas seulement ancré dans l’Histoire, il engendre l’Histoire
La profondeur de la question sociale et son impact sur le déclenchement des révolutions du Printemps arabe sont sûrement la dimension occultée par les médias occidentaux