C'est à peine si quelques-uns savent qu'ils vient de mourir. Quand la multitude de ceux qui se croient vivants apprendra sa mort, il y aura sûrement dans les journaux de vives jérémiades clichées sur le grand écrivain défunt "qu'on a eu la douleur de perdre", après l'avoir si bassement détesté pendant sa vie.
Ces lamentations univoques et professionnelles seront ramassées à la pelle, comme la terre des cimetières, par les fossoyeurs de la chronique, jusque sous les pieds de "l'ami de la dernière heure", romancier saumâtre et vulpin, qui avait besoin de cette réclame et qui confisqua son agonie, lui faisant la mort plus amère.