Léon Homo

Bon , je commente ce bouquin parce que c’est d’une véritable singularité historiographique qu’il s’agit .

C’est un texte qui affiche un titre qui ne lui rend pas justice et qui éloigne même le lecteur ( grand public ) de cet ouvrage fabuleux .



Rome une belle ville , une grande ville et beaucoup d’histoire , certes oui . Mais faites encore , l’effort de conscientiser concrètement ce que fut cette ville ( La Ville , l’Urbs ) et considérons enfin ce qu’il en reste pour témoigner de sa grandeur au sens propre comme au sens figuré ..



Cependant si de nos jours , on visite Rome à pieds , on prend très vite conscience des fabuleuses implications urbanistiques qui découlent de sa simple et époustouflante existence .

Les ruines mêmes minimes et omniprésentes sur une surface immense témoignent de nos jours encore de la densité du tissu urbain antique .



Depuis le centre politique ( les forums et le palatin ) ,allez jusque les routes et les sorties de la ville , vers les nécropoles ( caveaux et catacombes ) et mesurez la distance . Considérez aussi la longueur du mur d’Aurélien qui ceinture un espace urbain antique qui fait un large tiers de la ville de Rome contemporaine , et ainsi , vous prendrez vite conscience des nécessités implacables des véhicules urbains et du charrois et portage nécessaires la vie de cette cité immense , et d’ailleurs peuplée de un million d’habitants environ , à son apogée .



Imaginez simplement et entres autres exemple , combien il faut de combustible quotidiennement à cette échelle et combien de véhicules furent nécessaires pour le livrer quotidiennement .. , et ajoutez :

Les eaux , la circulation des voiturages , le risque incendie , les loisirs urbains , les espaces religieux , les lieux d’hygiène (et de loisirs ) , avec d’énormes thermes , les enlèvement du plus gros des ordures , l’évacuation des cadavres , les lieux d’aisance publiques et la desserte des lieux privatifs ( calcul des pentes ) , la conservation des denrées alimentaires ...



Bref la Rome antique est une ville qui est à l’échelle contemporaine tout simplement et sa simple existence fut le résultat d’une sorte de miracle quotidien et aussi celle de la rigueur et d’une volonté implacable de ses édiles et autres gestionnaires . Elle fut aussi le résultat de prouesses techniques dont-on est souvent loin de conscientiser les implications aujourd’hui .



Par exemple pensez que les thermes de Dioclétien ( et il y en avait d’autres ) , au cœur de la Civitas , actuellement devant la gare Termini Roma , couvraient un espace qui représente facilement la plus grande partie de la place de la concorde à paris . Pensez à l’eau chaude qui coulait alors quotidiennement dans un espace à cette échelle et aussi à l’ampleur du chantier qui présida à sa construction ....



Pour le blé des sociétés complexes achetaient les blés selon un prévisionnel très élaboré , au long de l’année , en Egypte , en Sicile , en Egypte . Les livraisons « publiques « étaient minutées et les stocks étaient gérés pour également impacter les prix et limiter la spéculation , le blé , le pain ne devait trop manquer , car ce tissu urbain dense et à vif était on s’en doute , un redoutable bouillon de culture . La plèbe urbaine de Rome fut fatalement d’une très grande dangerosité politique . Ce phénomène ne fut d’ailleurs pas sans contribuer aux origines des régimes politiques démocratique en occident , car La ville de Rome finalement fut la plus grande Civitas / Polis , de l’antiquité ( au sens politique ) ..



Rome était une fourmilière et les gens logeaient jusque sous n’importe lequel des escaliers ou des recoins accessibles des bâtiments publics ou privés de cette ville immense ...

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Cette étude historique fait à mon humble avis partie des quelques études historiques qui sont indispensables pour la culture générale . alors :

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Architecture ! Sujet aride s’il en est , alors en compact comme ce volume , même avec pas mal de dessins pour visualiser . Bref , de quoi chavirer et lasser le lecteur , juste après la simple lecture du titre ?

Et bien non , car c’est sur la seconde partie de ce titre que l’auteur met l’accent : L’urbanisme dans l’antiquité .



Cette notion d’histoire urbaine centrée sur la ville est amenée ici d’une manière fabuleusement méticuleuse , vivante et avenante .

La mise en perspectives par l’auteur est sidérante , car les champs historiques se superposent dans l’analyse documentaire et cela procure au lecteur des bordées de « sens « qui sont exquises et qui vont au-delà même de ce que peut apporter l’image audiovisuelle .



Par exemple : la hauteur des immeubles , la répartition de l’eau , l’occupation sociologique des immeubles , les commodités domestiques , la vision sur l’hygiène ,la gestion des risques d’incendie , les rendement des loyers , les structures de la propriété foncière et la vie politique municipale avec la religion civique spatialement resituée , et approchée de façon séparée des dévotions privées qui sont aussi en rapport avec la vie privée ( spatialement abordée ) ainsi que en corrélation avec la géographie urbaine qu’elle soit humaine et physique . L’auteur s’attarde aussi sur la signification de la présence plus ou moins abondante de jardins publics ou bien comme résultants de donations privée , sans parler des mises à disposition au public de jardins privatifs , pour des raisons de clientélisme ou bien pour des raisons festives , ou encore selon des nécessitées ponctuelles liées à des nécessités politiques .



Rome est un lieu de vie évidement , à chaque page de ce texte où les citations documentaires doivent représenter le tiers de la pagination , vous entendrez raisonner au loin les paroles des satires de Juvénal , le penchant de Sénèque pour les jardins ou encore celui d’Horace pour la campagne et ses villae . Mais vous comprendrez aussi le goût et l’inclinaison urbaine des personnages du Satiricon avec leur besoin d’arpenter des secteurs monumentaux , tel que les forums , les basiliques , les grandes maisons et leur penchant pour la vie intense et dangereuse de la ville , toujours prête à vous mordre , du moins , autant que prête à vous offrir .



Je me répète , mais en conclusion : une somme historique , dense , solide qui fournit une connaissance intime de la ville de Rome de ses origines , et tout au long de l’antiquité , jusqu’à son tassement médiéval ....

Léon Homo est connu pour avoir écrit une excellente : Nouvelle Histoire romaine.

Avec cette Rome médiévale, nous plongeons dans ce qu'il reste des ruines, des habitudes et des cadres antiques sur les bords du Tibre à l'époque médiévale. L'Eglise est l'un des transmetteurs de l'héritage des grands ancêtres, par le biais du savoir. Mais il y a aussi une organisation ecclésiale et urbaine qui doit beaucoup à la Rome de la fin de l'Empire.

Et puis l'Histoire continue : on voit ce que deviennent les lieux, ce que le Moyen Âge ajoute, on assiste à la fondation des églises paroissiales, on nous décrit leur architecture. Nous faisons connaissance avec des responsables politiques, civils, religieux que nous voyons à l'œuvre et qui évoluent dans cette ville où l'essentiel de l'activité tourne maintenant autour du centre du pouvoir d'Eglise, qui s'exerce grâce à la presence à Rome de la Papauté, qui a fait de la ville le siège de son gouvernement et de son administration.

Léon Homo rappelle les principaux événements survenus à Rome au Moyen Âge et les dangers auxquels la ville fut exposée du fait des rapports souvent conflictuels qui mirent aux prises les papes et les empereurs germaniques du XIe au XIIIe siècle, les Guelfes et les Gibelins ou les grandes familles romaines rivales des Orisini et des Colonna dont les membres se disputèrent le trône de Saint-Pierre pendant des générations. Léon Homo évoque aussi les soubresauts qui accompagnèrent le déracinement de l'institution pontificale transplantée en Avignon au XIVe siècle, avec par exemple l'élection comme tribun de Cola di Rienzo, ou les conséquences du Grand Schisme avec bien des divisions dans l'Eglise, entre 1378 et 1417.

François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)

Livre obligatoirerement lu dans le cadre du cours de latin,j'en ai garde un tres bon souvenir.C'est un tres bon ouvrage qui permet de combler les lacunes qu'un cours d'histoire ne peut se permettre d'etudier.

Ce livre retrace l'histoire de Rome depuis sa fondation mythologique jusqu'a la chute de l'empire d'Occident au cinquieme siecle.Il aborde egalement les institutions romaines,les aspects politiques,la conception que Rome a d'elle-meme;La partie militaire n'est aucunement negligee.

C'est un tres bon livre agreable et bien documente

Pour tous ceux qui veulent travailler sur l'urbanisme de la Rome antique, ce livre est idéale pour une première approche. Mais c'est un livre qui date et il vaudrait mieux se référencer à l'excellent ouvrage de Noelle GEROUDET et Catherine BUSTANY Rome, maîtrise de l'espace, maitrise du pouvoir, de César aux Antonins, pour une étude plus récente et plus approfondie.

Je confirme les deux premières critiques:

Livre une peu vieux certes qui fleure bon son vingtième siècle classieux, d'une lecture facile, très classique dans sa construction (normal pour un livre d'architecture!), qui sur le ton d'une conversation aimable d'un diner en ville nous apprend plein de choses.

Un très bon moment