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                                   Que mon
                                     Flacon
                                Me semble bon !
                                   Sans lui,
                                   L’ennui
                                   Me nuit,
                                   Me suit ;
                                   Je sens
                                  Mes sens
                                 Mourants,
                                  Pesants.
                              Quand je le tiens,
                           Dieux ! que je suis bien !
                         Que son aspect est agréable !
                      Que je fais cas de ses divins présents !
                C’est de son sein fécond, c’est de ses heureux flancs
                    Que coule ce nectar si doux, si délectable,
                 Qui rend tous les esprits, tous les cœurs satisfaits.
                  Cher objet de mes vœux, tu fais toute ma gloire.
                Tant que mon cœur vivra, de tes charmants bienfaits
                       Il saura conserver la fidèle mémoire.
                     Ma muse, à te louer, se consacre à jamais.
                   Tantôt dans un caveau, tantôt sous une treille,
                     Ma lyre, de ma voix accompagnant le son,
                     Répètera cent fois cette aimable chanson :
                      Règne sans fin, ma charmante bouteille ;
                        Règne sans cesse mon cher flacon.



p.113
//Charles-François PANARD (1674-1765)
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LA FLEUR DE VIGNE

Ni la fleur qui porte le nom
D'un mois et d'un dieu, ni la rose
Qui dessus la cuisse d'Adon
D'une plaie se vit éclose ;
Ni les beaux œillets empourprés
Du teint de Bellone, ni celle
Fleurette qui, parmi les prés,
Du nom d'Hyacinthe s'appelle ;
Ni celle qu'Ajax enfanta
De sang de vermeil empourprée.
Lorsque furieux, il planta
En son cœur la troyenne épée ;
Ni celle qui jaunit le teint
De la fille trop envieuse,
En voyant le soleil atteint
D'une autre plus belle amoureuse:
Ni celle qui, dessus le bord
D'une belle source azurée
Naquit sur l'herbe après la mort
De la face trop remirée ;
Ni les fleurons que diffama
Vénus, alors que sa main blanche
An milieu du lys referma
Dun grand âne la roide manche ;
Ni la belle fleur qui se fit
Des larmes d'Hélène la belle.
Ni celle que Junon blanchit
Du lait de sa tendre mamelle
Quand faisant téter le dieu Mars
Du bout de sa fine égouttée,
Le lait qui s'écoulait épars
Fit au Ciel la voie lactée,
Ne me plaisent tant que la fleur
De la douce vigne sacrée,
Qui de sa nectareuse odeur,
Le nez et le cœur recrée.
Quand la mort me voudra tuer,
A tout le moins, si je suis digne
Que les dieux me daignent muer.
Je le veux être en fleur de vigne.
Et m'esbahis qu'Anacréon,
Qui a tant chéri la vendange
Comme un poète biberon
N'en a chanté quelque louange.
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Je ne sais qui des deux possèdera la dame
Que poursuivent ensemble et Damon et Thélame,
Mais il est tout certain que qui l'aura des deux
Ne sera pas le plus heureux.
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SONNET
D'un superbe mépris faire la courroucée
Sur la vaine raison d'un sujet médité ;
D'un propos médisant, faussement inventé,
Dédaigneuse, paraître avoir l'âme offensée ;
Avec la mine froide et la tête abaissée
Feindre une maladie ou une sainteté,
Et me blâmant toujours de trop de vanité,
Faire nouveaux desseins de changer de pensée;
Me quitter de tout point, puis revenir à moi,
S'éloigner, retourner, donner, fausser sa foi.
Se faire quand on veut ou de glace ou de flamme ;
Se feindre des amants, et puis n'en faire cas :
En faisant tout cela, tu fais comme une femme,
Et je fuis comme un homme en ne te croyant pas.
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ÉPITAPHE DE VILLON
par lui-même

Item, j'ordonne à Sainte-Avoie
Et non ailleurs ma sépulture
Et, afin que chacun me voie
Non pas en chair, mais en peinture.
Que l'on tire mon estature
D'encre, s'il ne coûtait trop cher.
De tumbel ? Rien ; je n'ai cure,
Car il grèverait Je plancher.

Item, veux qu'autour de ma fosse
Ce qui s'ensuit, sans autre histoire
Soit écrit, en lettre assez grosse;
Et qui n'aurait point d'écritoire
De charbon soit, ou pierre noire;
Sans en rien entamer le plâtre :
Au moins sera de moi mémoire
Telle qu'il est d'un bon folâtre

Ci gît et dort en ce sollier
Qu'Amour occit de son raillon
Un pauvre petit écolier
Qui fut nommé François Villon.
Oncques de terre n'eut sillon,
Il donna tout, chacun le sait:
Table, tréteaux, pain, corbillon,
Pour Dieu dites en ce verset.
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FOLIE AUX HOTELIERS

Hôteliers, vos hôtes passants
De ces droits-ci sont jouissants :
Ils peuvent en toute saison,
Besogner en votre maison,
Par prix ou par douces prières.
Vos filles et vos chambrières.
Ils ont loi, sans vous offenser,
Ne trouvant le pot à pisser,
En sa place déterminée,
De pisser à la cheminée.
Un temps fut que sans grand respect.
On lâchait à table le pet,
Et le rot, et y fût le pape,
Et qu'on se mouchait à la nappe ;
Et soûlaient les plus paresseux
Se torcher le cul aux linceuls.
Aujourd'hui on est plus honnête ;
Toutefois, je vous admoneste,
Afin que mieux vous y pensez,
Qu'aucuns s'en tiennent dispensés,
Tant de droit humain que divin,
Quand vous leur donnez mauvais vin.
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