De la fenêtre de son bureau du troisième étage, le lieutenant Mario Conde observait la solitude d'un laurier fouetté par le vent. Les moineaux qui fréquentaient ses plus hautes branches avaient émigré et les petites feuilles paraissaient sur le point de défaillir après trois jours de rafales ininterrompues : résistez, demanda le Conde aux feuilles, avec une véhémence disproportionnée, combative, comme si dans l'obstination de ces feuilles était aussi engagée la lutte pour sa propre vie.