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Critiques de Léonid Grossman (4)
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Les Mémoires de d'Archiac

Si vous aimez les romans historiques et si la Russie du temps de Pouchkine, cet "Athénien parmi les Scythes", vous intéresse, vous allez vous régaler ! Servi par une remarquable traduction, ce roman qui a été écrit en 1929 est une merveilleuse (re) construction. Le point de vue choisi par l'auteur pour décrire les tenants et aboutissants du fameux duel qui coûta la vie à Pouchkine est celui d'un des témoins de ce duel, mais au lieu de placer le lecteur aux côtés du témoin du poète russe, Léon Grossman nous offre les réflexions du témoin de son adversaire français en la personne d'un jeune aristocrate, attaché de l'ambassade de France à Saint-Pétersbourg et qui aimerait être écrivain.

Avant de faire la chronique de la haute société pétersbourgeoise, l'auteur nous remet en mémoire les événements de 1830 en France et la tentative de la duchesse de Berry de mettre son fils "Henri V" sur le trône de France. L'intérêt de cette mise en bouche est que l'on comprend bien pourquoi le tsar Nicolas 1er craignait comme la peste que les idées de la Révolution française, datant pourtant déjà de plus de quarante ans, puissent "contaminer" la Russie qu'il tenait alors d'une main dictatoriale. Parmi ses sujets, il y avait un poète déjà fort célèbre qui aurait bien aimé voyager pour connaître mieux encore le pays de Voltaire. Mais l'empereur s'y opposait...

L'auteur s'appuie sur une très abondante étude bibliographique, n'hésite pas à citer in extenso des lettres conservées au Quai d'Orsay ou à Saint-Pétersbourg, à en inventer d'autres fort plausibles, à conforter la vraisemblance de son propos par des coupures de journaux de l'époque et à nous faire partager son opinion sur les raisons de ce duel fatal. Le traducteur, inspiré et scrupuleux, est allé jusqu'à retrouver les lettres en français utilisées par l'auteur (donc traduites en russe dans l'édition originale) et à nous les restituer sous leur forme première ; on mesure, lorsque l'on apprend cela à la fin de la lecture, l'habileté de ce traducteur : on ne saurait distinguer du premier coup d’œil les parties du meuble qui ont fait l'objet d'une restauration. L'ensemble, dont les différents passages ont donc été écrits avec un écart d'un siècle et celui de deux langues, nous est rendu avec une remarquable et très élégante homogénéité.

Je ne m'aventurerais pas d'avancer qu'en 1929, ce roman a pu être incidemment la critique voilée d'une dictature naissante. Mais il n’est toutefois pas défendu de se poser la question puisqu’en 1929, Staline achevait de devenir le maître absolu de son pays. Il est parfois des romans habiles dont le véritable propos échappe à la censure.

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Dostoïevski

Tout simplement la meilleure biographie de Dostoievski qu'il m'ait été donné de lire. Sa lecture (agréable et passionnante) enrichit profondément la compréhension de ses différentes oeuvres, que ce soit par la possibilité de s'imprégner du contexte politique russe de l'époque ou de la maturation des idées de l'auteur au fur et à mesure de sa vie. A lire pour tous les grands curieux de Dostoïevski.
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Dostoïevski

Une excellente introduction à la vie et l'œuvre de Dostoïevski, par l'un de ses meilleurs spécialistes russes.

A partir d'un récit clair mais dense de la vie du grand romancier, Grossman éclaire magnifiquement la genèse de l'oeuvre, en montrant comment chacun des ouvrages s'articule avec la vie de l'auteur, ses épreuves, ses amours, ses influences artistiques et philosophiques.

Bien que contraint par endroits de sacrifier aux préjugés idéologiques de son temps - Dostoïevski n'était pas vraiment en odeur de sainteté auprès des dirigeants soviétiques - Grossman réussit à nous transmettre son attachement pour son sujet.

A découvrir absolument avant de se plonger dans l'univers foisonnant de Dostoïevski.
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Dostoïevski

UNE VIE : Dostoïevski (1821-1881)

L'homme : Citadin sans fortune, écrivain qui vit de sa plume, il créa dans l'angoisse et la maladie avec une énergie surhumaine. Toute sa vie, l'auteur s'assigna pour tâche de créer le chrétien russe idéal. Voir L'Idiot – le Prince Myshkine, que les gens appellent « l'Idiot » parce qu'il est dénué d'amour-propre, traverse le monde et ses intrigues sans y perdre sa pureté, interprète de la religion politique de Dostoïevski. Voir Les Démons – Sources : Un fait divers relate l'exécution, par le nihiliste Netchaïev, de l'étudiant Ivanov, soupçonné de vouloir quitter le groupe. le livre conte la vie d'un grand pêcheur chrétien repenti destiné à sauver la Russie. Voir Pascal Bonitzer : « C'est Dostoïevski qui a inventé le mensonge moderne, celui du roman et du cinéma. le vrai mensonge n'est pas le mensonge intentionnel, destiné à perdre l'autre ou à l'abuser et que montre le théâtre, c'est le mensonge malgré soi, le mensonge de tous les jours, que l'être égaré improvise parce qu'il faut sauver les apparences (et non les détruire !) et qui le ronge parfois jusqu'à la mort. »

≠ Tolstoï, seigneur dans son domaine.
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