En tant que chroniqueur du dimanche, on était le dernier à table, les faits qu'on rapportait avaient été mâchés et remâchés par les journalistes des quotidiens, on suçait de vieux os qui avaient perdu toute leur saveur. En tant que journaliste politique, les gens sur lesquels on écrivait étaient mâchés et remâchés, eux aussi, avec leurs tweets, leurs blogs et leurs podcasts, leurs beaux costumes, leurs sourires travaillés, leurs assortiments de couleurs approuvés par des conseillers. ( p 141 )