En sortant du restaurant, mon père voulut lui faire visiter la ville. Mon grand-père demanda à plusieurs reprises combien avait coûté le repas. Mon père lui répondit que ce n’était pas son problème. Mon grand-père aurait voulu lui dire que ce repas de luxe ne valait pas un bol de nouilles ou de navets bouillis au vermicelle qu’on mangeait au village mais il jugea préférable de se taire.
Il fut effrayé de voir les changements qui s’étaient produits en un an. La ville ressemblait maintenant à la capitale provinciale. Une forêt de grands immeubles serrés comme les dents d’un peigne montait vers le ciel, le long d’une avenue où pouvaient rouler de front sept ou huit camions.