Si tu me précédais chez Dieu,
Dis-lui que je me sens bien vieux,
Qu'il y a trop d'ombres d'oiseaux
Depuis longtemps sur mes carreaux,
Que la pluie me parle trop bas
Quand elle glisse sur mon toit.
Le feu à beau se démener
Il ne peut plus me réchauffer,
Et mon lit ne m'accueille plus,
Qu'avec des grognements bourrus.
L'hiver ne va rien arranger.
Il va encore desceller
Un peu plus la pierre du seuil.
Mon verger va prendre le deuil.
Si tu me précédais chez Dieu,
Dis-lui que je viendrai sous peu.