Pourquoi penser que le genre et la sexualité importent chrétiennement ? Nombre de théologien·nes chrétien·nes ancien·nes pensaient que le genre et la sexualité étaient – au mieux – des arrangements temporaires nécessaires à la production d’individus suffisants à combler les cieux, plutôt que des parts intrinsèques, importantes et permanentes de ce qui fait l’être humain, comme on aurait tendance à le penser aujourd’hui. Certain·es spéculaient sur le fait que tous les individus sauvés deviendraient des hommes dans la vie qui vient, alors que d’autres pensaient que le genre disparaîtrait complètement. Les chrétien·nes croyaient que tout serait parfait dans la vie à venir. Puisque les femmes étaient parfois considérées comme des hommes défectueux (par manque de chaleur et d’activité dans le corps), elles devraient donc devenir des hommes. Ou bien, puisque tout serait parfait, ils et elles seraient libéré·es des différences de constitutions physiques qui caractérisent les êtres humains dans cette vie. Il est probable donc, spécule Origène, que toutes et tous deviendraient sphériques, car il est évident que la sphère est la forme la plus parfaite.