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Citation de Aquilon62


Gustav Oppermann se rendait Gertraudtenstraße pour assister à une réunion dans le bureau du directeur de la maison de meubles. C’est avec une insistance inaccoutumée que Martin l’avait prié cette fois d’y participer à tout prix.
C’était quelques jours après la nomination du Führer au poste de chancelier. Les rues grouillaient de monde. Partout, on voyait les chemises brunes des mercenaires völkisch , la croix gammée völkisch . Bien que conduite avec dextérité et célérité par Schlüter, la voiture de Gustav n’avançait pas très vite.
On était de nouveau arrêtés à un feu rouge. Les Américains, songea Gustav, ont une jolie expression pour cela : “The lights are against me.” Mais il n’eut pas le loisir de laisser vagabonder ses pensées. Les criailleries d’une vieille femme acharnée à proposer des pantins l’en arrachèrent. C’étaient des pantins à l’effigie du Führer. La vieille en agitait un devant sa vitre. Si on lui appuyait sur le ventre, le pantin levait le bras droit, main tendue à plat – un geste que le fascisme italien avait emprunté à la Rome antique et le fascisme allemand au fascisme italien. Caressant le pantin, la vieille criait : “Mon pauvre, mon grand, tu as combattu, tu as souffert, tu as vaincu.”

(INCIPIT - livre deuxième)
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