PROSE AU TABLEAU NOIR
Salut à l'imperceptible jardin du fond de l'œil !
Aux paupières de l'instant bref ! aux cils secrets !
Salut à la haute page où s'inscrit le jour
Successif ! à cette roue d'éclats et de fumées !
Et salut au silence des racines ! aux passions obscures
Terreuses irrémédiables tournées vers le désastre,
Vers des châteaux de longue attente sans personne !
Et nul ne sait ce que les mots en ont appris :
La joie et ses couronnes l'afflux sans voix du sang
Le suspens des voix, l'imprononcé souverain !
Salut au projet de retrait à l'effacement !
À la plume des mots qui nidifient dans la forêt !
Et salut à ceux qui s'érigent dans la parole
Aux lèvres fascinées parmi javelles et vaisseaux !
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