LE GARDIEN
Dans sa cage l'impatient
L'émerveillé l'effrayé,
Le sommeil lui fait défaut : à l'intérieur
De soi il veille et, vaisseau de grand large,
Ne largue pas au vent sa folie.
Regarde avec sa face d'étranger
L'avenir, l'inlassable, le désirant,
S'unit à la splendeur, écoute
Son avènement, son égarement,
L'aube confuse, l'illisible destin.
Le très attentif, l'éperdu,
Tenant son rôle, il est celui-là
Qui interroge et ne consent
Ni aux fleurs défaites ni aux astres morts.
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