L'OBJET BRISÉ
Les saisons les mots les plages : le yeux non plus ne changent
Ni les robes ni les bagues… C'est toujours toi comme
Au théâtre quand tout recommence, ce parler splendide
Devant des foules furtives et noires, la chevauchée
Des ombres les souffles d'inconnus douloureux dans la nuit
D'outre-nuit. C'est toi toujours dans le sommeil des yeux,
Cette vie que je n'ai pas choisie qui est mienne et ne l'est pas
Qu'importe si la voix s'étrangle dans la gorge, si
Le chant dégringole comme une avalanche, s'il faut tout
Effacer, oublier… Qu'importe si le décors change de voix,
Si quelqu'un là-bas s'attarde et me ressemble et me conduit
À l'autre que je suis, les mains sourdes les yeux froids.
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