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Citation de Cielvariable


Le mini-putt était pratiquement fini. Il ne restait
que la fabrication des panneaux indiquant le nom des
trous. Le père de Judith était en train de les peindre
dans son atelier qu’on appelait la boutique. Tous les
Lavallée étaient fiers de leur mini-putt. Ils possédaient
la plus belle cour. Il y avait des chaises de parterre, des
tables, un foyer, une Sainte Vierge, une balançoire. C’est
là que nous passions la plus grande partie de notre
temps. Parfois, sans trop qu’on sache pourquoi, le père
de Judith sortait sur la galerie et nous renvoyait tous
chez nous en nous menaçant de nous botter le cul, mais
ça n’arrivait pas souvent et il ne s’était vraiment exécuté
qu’une fois. C’est Martial Turcotte qui avait écopé. Il
faut dire qu’il avait volé le gant de baseball de Régis, le
frère infirme de Judith, sous prétexte que, de toute
façon, il ne savait pas jouer et qu’il ne jouerait jamais.
Régis passait sa vie à traîner avec lui une boîte de carton
remplie de fils de couleurs de toutes sortes et de son
gant de baseball. Il avait aussi un vieux portefeuille de
cuir bourré de cartes de joueurs de hockey et de baseball
qu’il baptisait de noms invraisemblables qui sonnaient
un peu comme des noms anglais. Judith disait
que Régis était ainsi parce que, lorsqu’il était bébé, il
avait eu une méningite. À l’hôpital, on lui avait donné
des médicaments trop forts et cela lui avait brûlé des
cellules du cerveau. Avant ça, il était normal.
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