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Citation de Leslecturesdangelique_


Ce matin là, peu avant neuf heures, la ville semble s’être assoupie telle une femme lascive sur un tableau de Gauguin. Elle en porte les courbes tracées à l’encre flamboyante des toitures ondulantes sous les rayons d'un soleil déjà ardent, accompagnant les méandres nonchalants du cours d’eau voisin. La vague de chaleur interminable l’enveloppe dans une indolente rêverie, une bulle où tout semble en apesanteur, comme une parenthèse d’inertie au cœur de l'été.
Les habitants se calfeutrent derrière leurs volets clos, s’isolent du monde alentour et attendent, amorphes, les prémices d’une atmosphère plus respirable. La chaleur, comme un mur invisible, affecte les échanges, dissout les liens, prohibe les contacts. Quelques commerces du centre-ville ferment leurs portes en raison de la canicule qui frappe le pays depuis maintenant plusieurs semaines. Certains, comme le boulanger, ouvrent de façon exceptionnelle uniquement le matin. La compagnie d’assurance, quant à elle, reste ouverte la journée complète: le bâtiment correctement climatisé peut recevoir la clientèle et ses quatre employés dans des conditions enviables.
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