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Citation de Tandarica


Chaque matin, en sortant, et même si je suis pressé, je m’arrête un instant à la librairie du coin. C’est une modeste boutique, comme la plupart des librairies parisiennes dont les vitrines s’ouvrent jusque sur le trottoir et proposent leurs livres sur de fragiles tréteaux. C’est justement ce qui fait son charme, leur charme. Elle va ainsi au-devant des passants les plus indifférents. La moitié de la clientèle quotidienne est faite de ces gens pressés qui passent sur les trottoirs et qui, sans ça, ne seraient jamais entrés acheter. Entre les étals, il y a toujours une foule de curieux. Ceux qui passent le plus de temps sont les étudiants qui n’ont pas les moyens d’acheter et lisent ici le livre convoité. Mais il y a bien d’autres assoiffés de lecture, jeunes et vieux ou pauvres qui se nourrissent ainsi l’âme de lectures impossibles autrement. Les livres aux pages non coupées exigent des efforts tout spéciaux pour livrer leur contenu. Certains passionnés font même appel au libraire et il coupe les pages demandées. D’ailleurs, lorsqu’il n’y a pas d’acheteurs, le libraire lui-même et ses vendeurs se mêlent aux lecteurs clandestins et lisent comme eux.

(pages 158, extrait de « Paris, 1927, la cité du livre »)
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