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Jean-Louis Courriol (Traducteur)
Paralela 45 (01/01/2001)
4/5   1 notes
Résumé :
Un Journal de voyage dans les métropoles de la civilisation européenne de la fin des années '20, à l'aube du nazisme déjà pressenti par Liviu Rebreanu, à l'époque du mussolinisme triomphant aux charmes trompeurs duquel notre écrivain roumain ne succombe, très superficiellement, qu'avec beaucoup d'humour et d'ironie, et enfin dans une France dont il admire comme tous ses compatriotes la culture, la langue, les arts et plus encore le modèle démocratique.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai trouvé ce livre chez un bouquiniste roumain en ligne. Il n'est disponible nulle part et c'est fort dommage, car l'éditeur est un des plus grands en Roumanie (je crois même que c'est le numéro 1 pour les manuels scolaires, c'est dire qu'il a du pourvoir) et le traducteur n'est pas un amateur comme moi.
De guerre lasse, je vais me contenter de quelques mots de présentation et de beaucoup de citations à venir, car le voyage entrepris par l'auteur en 1927 à Paris propose un regard intéressant d'un étranger cultivé sur cette capitale. Il peut donc intéresser mes nombreux amis que je remercie d'ailleurs, par cette voie encore, de me lire régulièrement.
C'est un journal de voyage à Berlin (1926), Rome (1927) et Paris (1927) en train et en transitant donc par la Pologne en révolution, la Serbie « inquiétante », « une Suisse et une Autriche toutes à leurs paradis » qui est reconstitué ici.
Pour la petite (ou grande) anecdote, le traducteur (qui a traduit presque l'intégralité de l'oeuvre de l'auteur) nous fait savoir que les carnets à l'origine de cette traduction parue en 2001 étaient encore inédits en roumain à la même époque.
Un document rare de par sa disponibilité, mais aussi de par le regard porté sur l'Occident de la fin des années 1920.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La machine fonctionne en France, non sans grincer un peu, mais sans soubresauts notables. L'organisation sociale est si solide que la politique politicienne dans le sens où elle est pratiquée chez nous, avec sa clientèle qu'elle doit nourrir, n’a guère l'occasion de prospérer. Le Parlement discute, se querelle, les gouvernements tombent, se réforment–et les gens vaquent à leurs affaires. On a l'impression que tout ce spectacle est donné pour un public restreint dans la mesure où le peuple n’y participe, lui, que très périodiquement, en votant. Le peuple demande la paix, la tranquillité et de quoi vivre de manière décente. C'est seulement lorsque tout cela est menacé qu'il se produit des troubles inquiétants.

(pages 176, extrait de « Paris, 1927, la démocratie internationale »)
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Chaque matin, en sortant, et même si je suis pressé, je m’arrête un instant à la librairie du coin. C’est une modeste boutique, comme la plupart des librairies parisiennes dont les vitrines s’ouvrent jusque sur le trottoir et proposent leurs livres sur de fragiles tréteaux. C’est justement ce qui fait son charme, leur charme. Elle va ainsi au-devant des passants les plus indifférents. La moitié de la clientèle quotidienne est faite de ces gens pressés qui passent sur les trottoirs et qui, sans ça, ne seraient jamais entrés acheter. Entre les étals, il y a toujours une foule de curieux. Ceux qui passent le plus de temps sont les étudiants qui n’ont pas les moyens d’acheter et lisent ici le livre convoité. Mais il y a bien d’autres assoiffés de lecture, jeunes et vieux ou pauvres qui se nourrissent ainsi l’âme de lectures impossibles autrement. Les livres aux pages non coupées exigent des efforts tout spéciaux pour livrer leur contenu. Certains passionnés font même appel au libraire et il coupe les pages demandées. D’ailleurs, lorsqu’il n’y a pas d’acheteurs, le libraire lui-même et ses vendeurs se mêlent aux lecteurs clandestins et lisent comme eux.

(pages 158, extrait de « Paris, 1927, la cité du livre »)
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Les Roumains voyagent peu, mais quand ils s’aventurent au-delà de leurs frontières, c’est inévitablement vers Paris qu’ils se dirigent. Le mirage parisien attire d’ailleurs de tous les points du globe terrestre tous ceux qui souhaitent entrer en contact avec ce que la civilisation a donné de plus raffiné. Le consensus est universel sur ce point. Paris est aujourd’hui ce que Rome a été à l’apogée de sa gloire, la Capitale du Monde. Sans être, de quelque point de vue que ce soit, la Ville par excellence, elle n’en reste pas moins celle dont tout le monde rêve toujours, la métropole–lumière et celle de la civilisation.
Notre wagon est parti bondé. Je m’étais dit que notre nombre irait en se réduisant en cours de route. J’ai dû constater, au moment où nous franchissions la frontière, que nous allions tous à Paris. Un plein wagon de Roumains !

(pages 133, extrait de « Paris, 1927, un plein wagon de Roumains »)
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Au restaurant chinois proche de mon hôtel, il y a de la joie quand il n'y a pas de rixes. J'ai l'impression que seule l'enseigne et les serveurs sont chinois. Les clients sont de tous les pays.
Le vrai restaurant chinois pour les Chinois est très modeste et se trouve dans une petite rue à l'écart, près de la Sorbonne. Même chose pour le restaurant japonais. Dans le coin il y a aussi un petit restaurant roumain dont le nom et, naturellement, pour faire plus vrai, « Le Lion et le Saucisson»; les Roumains du quartier s'y retrouvent et notamment les étudiants. Le restaurant chic et représentatif, pour les gens bien et au portefeuille bien rempli se trouve tout près de l'Opéra pour être à portée de main des amateurs. Il y a aussi un restaurant viennois, un hongrois, un russe ... Je n'ai je n'en ai pas encore vu d’allemand; les Allemands ont probablement des problèmes plus graves à résoudre que de monter un restaurant.

(pages 165, extrait de « Paris, 1927, cosmopolis »)
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Les Roumains, en tout cas, font des efforts colossaux pour oublier qu’ils sont roumains. Ils modifient leurs noms pour donner l’impression qu’ils sont francisés et se donnent toutes les peines du monde pour devenir plus parisiens que les Parisiens. Il n’y a que nos Juifs qui se contentent d’être roumains et revendiquent avec fierté cette qualité. Tous les Roumains que j’ai rencontrés à Paris regrettent de devoir rentrer bientôt au pays. Il n’y a qu’un Juif, un homme simple, un petit commerçant qui m’a dit d’une voix émue : « Je rentre demain au pays et Dieu merci, parce que je commençais à languir terriblement de notre pauvre petit pays ! »
Cela m’a d’autant plus ému que quelques heures plus tôt, un Roumain pur sang, intellectuel connu en Roumanie, m’avait déclaré en se plaignant amèrement :
– Quand je pense, mon cher, que dans deux semaines je vais devoir retourner dans notre bazar balkanique plein de Tziganes, j’ai presque envie de me pendre de dégoût !

(pages 166, extrait de « Paris, 1927, cosmopolis »)
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