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Citation de Tandarica


Les gens s’intéressaient en effet aux changements de gouvernement et aux luttes politiques en général comme ils se seraient intéressés à un spectacle de théâtre ou à une compétition sportive. La politique constituait pour tous une préoccupation de chaque instant parce que c’était elle et elle seule qui permettait d’obtenir un emploi et divers avantages matériels ou moraux. Aussi longtemps qu’avaient alterné, à la tête du pays, deux grands partis, on avait pu continuer à croire qu’une certaine justice et que la sélection par le talent étaient possibles. Mais dès l’instant où le pouvoir avait été confié à un parti qui n’avait pas un grand nombre de cadres, l’équilibre avait été rompu. Voulant démontrer au monde qu’il n’était pas si petit que ça, le parti en question s’était vu obligé de placer à des postes de responsabilité des hommes sans réel talent ou n’en ayant d’autre que celui d’être des militants, et il avait ainsi contribué à dévaloriser du même coup toute la direction du pays. Des gens auxquels leurs seuls talents n’auraient jamais permis de devenir de simples chefs de bureau, s’étaient retrouvés du jour au lendemain préfets, maires, députés… On avait dès lors assisté à un émiettement des partis puisque n’importe quel mécontent un peu ambitieux, soutenu par une petite cour de partisans improvisés, pouvait légitimement espérer se voir appeler un jour à la direction suprême du pays…

(p. 296-297)
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