Liza Mundy

Elle y explique la façon dont elle a été transformée par Princeton et pas toujours dans le bon sens. « Au cours de ses premières années à l'université, une chose était devenue claire pour moi : j'étais membre de la communauté noire, j'avais des obligations vis-à-vis de cette communauté et je mettrais toutes mes compétences présentes et futures à son service », écrit-elle. En sortant de Princeton, elle n'en était plus si sûre. « Il est possible que ces premières années passées dans l'atmosphère essentiellement blanche de la Ivy League ait instillé en moi certaines valeurs conservatrices. Par exemple, alors que j'entamais ma dernière année à Princeton, je me suis vue lutter pour atteindre les mêmes buts que mes camarades blancs : entrer dans une école prestigieuse, obtenir un emploi bien rémunéré dans une entreprise renommée. Mes buts après Princeton n'étaient plus aussi clairs ». Son passage à Princeton lui a fait goûter aux privilèges des classes supérieures et a rendu le prestige et l’argent plus attrayants.
Après avoir étudié l'évolution des anciens élèves noirs, Michelle avait compris que la vie la conduirait dans un univers encore plus dominé par les blancs, et cela ne l'enthousiasmait pas. « En choisissant d’aller À Princeton, j'acceptais un avenir où je serais intégrée ou assimilée dans une structure Culturelle et sociale blanche sachant qu'on me permettrait seulement de rester à la périphérie ; je ne serais jamais au cœur de cette structure sociale », concluait-elle avec cette phrase dont on peut apprécier aujourd'hui toute l’ironie. Cette découverte m’a poussée à souhaiter mettre mes compétences au service de la communauté noire. Par cette phrase elle semblait prête à renouveler son engagement envers cette communauté. Elle avait souffert de l'exclusion à Princeton, il y avait sans doute toutes les raisons de craindre que cela ne se reproduise plus tard dans sa vie. Mais elle examina soigneusement des données de son étude [sa thèse sur le sujet] et revint sur certaines de ses anciennes idées. Elle conclut que les noirs qui se sentaient à l'aise avec les blancs n’étaient pas pour autant moins dévoués au bien-être de la communauté noire.

Brasuell n'eut jamais l'impression d'une Michelle nourrissant le sentiment d'une injustice raciale. "Elle ne portait pas sa race comme un fardeau et je trouve que c'est un commentaire étrange à son sujet... Dans cette société, si certains pensent que la race est un fardeau, c'est parce qu'on a fait en sorte que leur race devienne un fardeau."