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4.33/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1987
Biographie :

Née en 1987, Lorène Güney a étudié la philosophie et obtenu un master de journalisme au CELSA. Parie vivre à Istanbul où elle a travaillé en tant que journaliste indépendante, elle est revenue s'installer en Bretagne d'où elle est originaire, en 2016. Elle parle couramment le turc et a des notions de kurde. "Le goût des oursins" est son premier roman.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Elle y avait vécu pleinement les quatre saisons du monde, à travers les plaines infinies de Thrace, à peine sèches du sang de Troie ; ces terres de Cappadoce à la splendeur préhistorique où tout n'est que nuances de sable, d'ocre et de pierre, sous les regards bienveillants et muets des habitants et des statues mythiques qui indiquent le chemin, dont on ne sait parfois plus duquel des deux la sagesse, figée dans le dénuement, a traversé les âges ; un lac comme une mer infinie d'évasion au bout milieu de hauts sommets comme des murailles ; un château de coton, sur lequel coule lentement un mince filet d'eau, dont on dirait un glacier invincible faisant un pied de nez au soleil de juillet ; la brume sur les versants verts de la mer Noire ; ce bleu méditerranéen et la douceur de vivre que l'on retrouve dans tous les Suds du monde ; un vol de mille oiseaux fous comme un groupe d'enfants qui jouent dans tous les sens ; une étoile filante ; un pont suspendu, et finalement la clarté sous toutes ses formes, tout ce que la mer concentre de beauté, mais aussi tout ce que le monde fait de mauvais, toute la laideur architecturale et la pollution, les extrêmes constamment, le fait de tout offrir à l'inconnu, ou de tout reprendre en hurlant, les promesses définitives qu'on oublie."
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Ce matin-là, le café n’avait pas frissonné quand Mahmut avait posé sa tasse sur le rebord de la fenêtre – l’absence de réaction à la température extérieure de celui qui se promenait en chemise ouverte qu’il vente ou qu’il grêle n’étant pas un indice significatif de la météo. Mahmut avait contemplé la canicule se dérouler de toutes parts. Alors que la lande sur la côte et la pelouse devant chez lui fumaient encore, libérant la fraîcheur et la rosée de la nuit, la baie s’était faite lac d’huile d’olive presque noire, un miroir parfait qui reflétait l’absence de nuages. Puis, à partir des dernières grèves et des derniers rochers de l’archipel, où la lumière rase illuminait les galets, les troncs d’arbre et la partie entre mer et terre, tout en nuances d’orange et de lilas, c’était un océan d’un bleu franc qui s’offrait. Les oiseaux pélagiques se laissaient dériver dans les courants d’eau fraîche, s’y dégourdissant encore un peu les pattes avant la chaleur écrasante qui allait s’étaler. Mahmut savoura cette allégresse silencieuse, celle qui annonçait ces jours d’été grandioses.
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"Ça aussi, ça passera", chantaient-ils en silence dans la nuit. Ils disaient : "Après l'hiver viendra le printemps." Mais depuis combien d'hivers ? Cette terre écorchée vive, parsemée de tombes anonymes comme des cicatrices accumulées dans un combat inique, fleurirait-elle encore une fois ? Ou lui avait-on, comme à ces prisonniers, tant supplicié l'intimité qu'elle ne pourrait plus jamais, elle non plus, donné la vie à nouveau ? Ses arbres pourraient-ils encore y puiser le courage et la patience pour s'étirer vers ce ciel plombé, qui regardait en silence le colonialisme intérieur forcer les pores de ceux dont la seule folie avait été d'exister ?
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Et le jour où je t’ai rencontré, j’ai tout de suite compris que tu pourrais faire ça pour moi, pour nous deux. En fait à la minute à laquelle je t’ai connu, j’avais déjà décidé de partir avec toi où que tu veuilles m’emmener, et la nuit où tu me l’as proposé, je n’ai eu qu’à dire oui. Je m’étais dit qu’une si grande cage thoracique ne pouvait abriter qu’un immense cœur. Un gros cœur pour deux. Je t’ai dit oui parce que tu es meilleur que moi, Mahmut. Parce que si Alev avait été ta sœur et que tu avais été à ma place, tu lui aurais donné ta robe sans la porter une seule fois. Voilà ce que je me suis dit. Et je ne me suis pas trompée. Ton cœur à toi nous a suffi à nous deux. Je t’aime. Et je t’ai toujours aimé de toutes mes forces. Je ne veux pas que tu en doutes, jamais, mais tu sais que je déteste me répéter, et aussi parler de ce genre de choses, alors je te le dis une fois, maintenant, et je veux que tu t’en souviennes pour toujours, d’accord ?
— D’accord.
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